L’année dernière, nous avons introduit les grandes coordonnées anthropologiques et politiques de la question intouchable, notamment à travers un examen croisé d’Homo hierarchicus de Louis Dumont et de Babasaheb Ambedkar, sociologue, économiste et premier grand représentant politique de la cause des Intouchables, en Inde et au-delà.
Cette année, nous concluons ce cycle en cherchant à saisir certains aspects plus subjectifs de la condition intouchable à partir de témoignages internes à une telle condition, qu’il s’agisse de récits autobiographiques, de conversations avec des anthropologues, de créations poético-littéraires ou de textes militants. L’accent sera mis sur une phénoménologie concrète du vécu des Intouchables, concernant en particulier le rapport entre corps propre (physiologique, sexuel, narcissique) et corps symbolique(pollution rituelle liée à l’intouchabilité). On constatera que ces deux corps, loin de coïncider ou de s’opposer, établissent une coexistence singulière, malaisée et inventive à la fois.
Chaque séance tentera donc d’interroger, avec une oreille psychanalytique, mais sans effet de surplomb, le vécu de la discrimination des Intouchables, qui associe ségrégation spatiale, impureté rituelle, et exploitation sociale, selon des coordonnées irréductibles à la catégorie de racisme.
A moins que la condition intouchable ne nous oblige à réviser notre propre conception, encore trop occidentalo-centrée, de la catégorie même de racisme.
Quatre séances :
mercredi 5 mars (séance introductive)
mercredi 26 mars (A partir de Ma vie d’Intouchable, de Davya Pawar)
mercredi 30 avril, (L’intouchabilité au féminin, entre récits anthropologiques et autobiographiques)
mercredi 21 mai, de 18h à 20h (Le mouvement des Dalit Panthers et la poésie comme arme d’émancipation)
Salle L2.06 Maison de la recherche de l’INALCO, 2, rue de Lille, 75007 Paris, 18h-20h
Entrée libre